La Mémo fête ses 10 ans !

Le 16 février 2013, la Mémo ouvrait ses portes au public. Huit ans plus tôt naissait le projet de nouvelle médiathèque alors que la bibliothèque Perbosc était devenue trop petite et vétuste pour permettre l’organisation d’animations culturelles dignes d’une médiathèque moderne.

En juillet 2010, la première pierre d’un bâtiment moderne se fera au cœur du quartier des Chaumes, en pleine rénovation urbaine, afin de marquer physiquement cette rénovation et d’implanter sur cette entrée de ville un bâtiment emblématique

Depuis, la Mémo a accueilli de nombreux usagers, des expositions et animations variées, organisé des rencontres de qualité, créé de nouveaux espaces…

La Mémo vit, la Mémo envisage l’avenir. La Mémo fête ses 10 ans !

Brigitte Barèges : "La Mémo reste d'avant-garde en 2023"

À l’occasion de cet anniversaire, Brigitte Barèges, Maire de Montauban se livre sur la genèse du projet de médiathèque et sur le présent et l’avenir de cet établissement culturel phare de la ville et au-delà, du département.

La construction de la médiathèque Mémo représentait un dossier de 12 millions d’euros pour la réalisation d’un établissement de haute qualité environnementale. Comment est né ce projet et pourquoi avoir choisi cet emplacement ? 

C’était lors de mon premier mandat que mon adjointe à la Culture, Marie-Pierre Pouch, m’a convaincue de refaire la bibliothèque Antonin Perbosc qui était vieillissante. 

Nous venions de lancer la rénovation du quartier des Chaumes avec l’ANRU (Agence nationale pour la Rénovation Urbaine).Montauban a été la première ville moyenne à bénéficier du projet Borloo. C’était une grande chance. J’ai souhaité faire de la médiathèque le point d’orgue de ce réaménagement.

Au départ, quand on le présentait comme la future entrée de ville majeure, je n’y croyais pas. Et pourtant, avec tous les travaux que nous avons menés, le boulevard Leonid Chrol est devenu un axe essentiel menant de la Mémo vers l'esplanade des Fontaines en passant devant Perbosc, Ingréo et le Lycée Antoine Bourdelle.

 

Pensez-vous avoir atteint les objectifs fixés en choisissant ce lieu d’implantation pour la Mémo ? 

La pluriactivité de la Mémo prouve que les objectifs sont atteints. 

À la Mémo, il y a les lecteurs, ceux qui viennent pour l’offre numérique, les chercheurs mais aussi le public qui vient pour les nombreux événements.

La plus belle preuve de réussite, c’est que le quartier a pris le nom de Médiathèque-Chambord. 

Certains étaient septiques, pensant que la Culture devait être en centre-ville. Beaucoup avaient encore peur de se rendre dans ce quartier.

Plus qu’une simple bibliothèque, la médiathèque a été dotée d’un auditorium, d’une salle d’exposition, d’une cafeteria…

C’est peut-être mon côté féminin, mais la Mémo a été le premier projet où on a mis en place un café culture. Il n’était pas prévu et on a dû trouver l’endroit où créer ce lieu de réceptif au dernier moment. Pour moi, c’est au départ pour que le bâtiment vive dans l'échange et le partage.

Quant à la salle d’exposition et l’auditorium, ils permettent l’organisation d’expositions, de concerts, de conférences, de rencontres d’auteurs, de formations et diverses animations. Elle sert également de "maison de quartier".

 

Comment avez-vous choisi le nom de la Mémo ? 

On a travaillé avec les bibliothécaires et les gens du quartier. Mémo est la contraction de médiathèque et de Montauban. On souhaitait quelque chose de court, de percutant que les gens s’approprient facilement. J’y voyais aussi un parallèle avec le MoMa à New-York. L’agence de communication DPA Red, qui a fait le logo a participé à la mise en valeur de ce nom.


Parmi les nombreux événements qui ont eu lieu à la Mémo, lesquels vous ont marquée ? 

L’inauguration a été un moment très fort avec une très belle programmation. L’exposition « la Ruée vers l’Est » était particulièrement bien réalisée. J’ai aussi été marquée par l’exposition « Babar bricoleur de bonheurs » autour des créations très brutes et populaires de Jacques Chaubart qui travaillait pour la Maison Periès, antiquaire de la rue d’Élie.

Mais toutes les expositions sont merveilleuses et je pourrais en citer beaucoup.

L’ouverture de la grainothèque m’a aussi agréablement surprise. Enfin, je voudrais évoquer l’ouverture du nouveau labo consacré au Gaming et au numérique en 2022. C’est pour moi un aboutissement.

Êtes-vous satisfaite de l’évolution de la Mémo et quelles sont vos ambitions pour cet établissement ? 

Je pense que la Mémo était d’avant-garde en 2013 et qu’elle le demeure en 2023. Les ambitions, c’est qu’elle une bibliothèque facile, plaçant l’usager au cœur de ses actions, innovante en intégrant de nouveaux supports et médiations et attentive à l’évolution des usagers. Elle doit aussi participative et développer les partenariats avec les acteurs culturels, éducatifs et sociaux.

 

Regards de bibliothécaires

Stéphanie, Bouchra et Laurent sont trois bibliothécaires de la Mémo qui travaillaient déjà au service du public montalbanais à l’époque de la bibliothèque Perbosc et ont connu le passage à la médiathèque. Ils évoquent leurs souvenirs et leur attachement à leur lieu de travail.

> Que retenez-vous de la naissance du projet de médiathèque ?

Laurent : C’était une période intense et euphorique portée par un profond désir de changement. Je garde l’image de toute l’équipe réunie autour d’une table, échangeant sur ce qui pourrait être la meilleure des médiathèques. Un de ces moments trop rares où l’on peut se projeter dans un avenir commun.

> Comment avez-vous vécu le déménagement entre la bibliothèque Perbosc et la Mémo ? 

Bouchra : Je me suis sentie chanceuse de faire partie de cette aventure culturelle. De beaux projets étaient nés au sein de la bibliothèque de la Roseraie et la Mémo amenait un nouveau champ des possibles, un nouveau terrain d’expérimentation littéraire et artistique. Je garde en mémoire une effervescence communicative pendant la mise en place des collections, l’aménagement du mobilier, l’implantation du système d’information, le lancement d’une programmation inaugurale…

Laurent : De mon côté, j’ai vécu le déménagement avec une certaine fébrilité et une vraie allégresse. C’était la concrétisation d’un rêve à plusieurs.

Stéphanie : L’installation s’est passée dans une très bonne ambiance. Nous étions tous fatigués mais motivés.

> Quelles impressions avez-vous ressenties lors de l’ouverture au public ? 

Laurent : Il y avait une forme de magie à découvrir le lieu à travers les yeux du public étonné et conquis. Un vrai plaisir de rencontrer les gens du quartier et de retrouver ceux qui nous avaient accompagnés à Perbosc pendant des années.

> Que représente la Mémo pour vous ? 

Bouchra : Ce trait d’union offert à tout un chacun de pouvoir tisser des liens avec le monde qui nous entoure, de s’imprégner de cultures plurielles, d’inclure dans nos quotidiens en ébullition une curiosité de chaque instant.

> Si vous deviez garder le souvenir d’un événement à la Mémo, quel serait-il ? 

Stéphanie : Pour moi, ce serait l’exposition sur les jeux vidéo. Il y a eu une très belle fréquentation et un intérêt non dissimulé pour le jeu. L’exposition était à la fois ludique et immersive. J’ai même acquis un des jeux de l’exposition pour y jouer chez moi.

Laurent : Pour ma part, ce serait "Les Murs ont du caractère", une exposition originale, créée de A à Z avec le collectif Bakélite. Une façon ludique et intelligente de lier, hybrider, le street art et le monde du livre. La lettre et le geste. L’ultra contemporain et la culture classique.

Bouchra : Il y en a tellement ! Je pourrais parler aussi de l’exposition Les Murs ont du caractère ou de Babar, bricoleur de bonheurs qui a mis en lumière les œuvres uniques et sensibles de Jacques Chaubard. Elles font parties des pépites qui ont jalonné les événements artistiques proposés depuis 10 ans. Tous les événements construisent cette dimension mémorielle qui a tellement de sens !

 À lire : le dossier complet sur les 10 ans de la Mémo !