D'hier à demain...

Retrouvez en version numérique quelques-uns des documents présentés dans l'exposition "Rêver Montauban, voyage d'hier à demain", proposée par le Pôle Mémoire de Montauban du 1er septembre au 18 décembre 2020.

Partie 4

L’enjeu des utopies architecturales est d’apporter le bonheur aux hommes. Au fil du temps, elles deviennent rationnelles et fonctionnelles en essayant de réinventer la ville moderne tout en tenant compte des bouleversements historiques, des avancées sociétales et des progrès techniques.

Montauban est une terre d’accueil. Par le passé, la ville a offert l’hospitalité à de nombreux exilés voulant échapper à la montée du fascisme ou à la guerre civile, puis à des réfugiés fuyant l’avancée allemande durant la Seconde Guerre mondiale. Après-guerre, ce mouvement continue avec le redémarrage de l’économie locale. L’exode rural, l’arrivée massive des rapatriés d’Algérie, et de travailleurs étrangers venant renforcer les secteurs du bâtiment et de l’agriculture, provoquent une forte augmentation de la population. La crise du logement surgit alors et la ville doit s’adapter à ces arrivées massives. Pour y faire face, la municipalité achète en 1962 le domaine de Chambord situé aux portes de Montauban. Les banlieues apparaissent.

Abritant de grands ensembles, ces nouvelles formes urbaines sont destinées à être subordonnées aux besoins humains (habiter, travailler, circuler, cultiver l’esprit et le corps). Elles sont créées pour répondre aux valeurs du progrès social et technique, de l’efficacité et de l’hygiène. Pouvant être vues comme des utopies impertinentes dans l’ère du temps, la cité Zodiaque (aussi appelée cité Saint-Michel, puis Pyrénées) et la cité Chambord sont construites dans les années 70. En rupture avec les dispositions linéaires de l’époque, les tours recherchent la lumière et rassemblent tout le confort moderne (salle d’eau, chauffage central…).

Malheureusement, ces immeubles aux formes répétitives et monotones vieillissent souvent prématurément et les cités apparaissent enclavées. À partir des années 90, elles sont réhabilitées et de nombreuses tours sont détruites laissant place à des résidences paysagées au sein d’un cadre plus harmonieux. Enfin, l’implantation de services publics permet de poursuivre la métamorphose de ces quartiers périphériques.

Les questions environnementales de ces dernières années font peut-être émerger une nouvelle forme d’utopie urbaine, celle de la ville durable. À l’image de nombreuses autres villes, Montauban s’insère dans ces idées avec notamment l’aménagement de la coulée verte. La création artistique nous fait quant à elle voyager dans le Montauban du XXIIe siècle entre utopie verte et futurisme technophile.

Sélection de documents présentés

Cliquez sur les images pour les agrandir.

 

Plan des 498 logements construits dans le quartier des Chaumes, actuel quartier Médiathèque (15 avril 1973)

Séparé de la cité Saint-Michel par le ruisseau de la Garrigue, la cité des Chaumes symbolise, à ses origines, une frontière entre la ville et la campagne. Elle développe son plan selon un assemblage de modules intégrant des angles à 45°. Ces principes architecturaux permettant de varier les dispositions déjà contestées des tours et des barres.

Pôle Mémoire – Archives municipales, 17W136

 

 

Plan de la cité scolaire de La Fobio, actuel lycée Antoine Bourdelle [vers 1960]

La cité scolaire La Fobio ouvre ses portes le 1er octobre 1962. Accueillant 1 000 élèves garçons et filles, il s’agit du premier lycée mixte de Montauban. En 1967, le lycée prend le nom du célèbre sculpteur natif de Montauban Antoine Bourdelle.

Pôle Mémoire – Archives municipales, 4M253

 

 

Imaginer le lycée Antoine Bourdelle en 2050 et 2150 (2020)
Projections numériques réalisées par la classe de Terminale option Architecture d’Abderrahmen Zeboudji du lycée Antoine Bourdelle.

De nombreux documents sur le quartier Médiathèque-Chambord et sur le lycée Bourdelle (dossiers de permis de construire, plans, photographies, aériennes…) ont été présentés à la classe lors de sa venue au Pôle mémoire. À partir de ces documents, les élèves ont ainsi pu imaginer à quoi pourrait ressembler leur lycée en 2050 et en 2150.